Pantalon, jupe, chemise, peu importe l’âge, le milieu social, ou l’usage qu’on lui réserve, le jean fait partie de l’uniforme quotidien de tout un chacun. Selon l’ADEME (Agence de la transition écologique), il se vend 73 jeans par seconde à travers le monde, et près de 60% des femmes comme des hommes considèrent le jean comme leur vêtement préféré*. Rien que ça ! Mais que savez-vous de lui ? 

Vous allez le comprendre, la fabrication d’un jean pose de sérieuses questions quant à l’écologie. Aussi, chez Les Sublimes, on a beau l’aimer de tout notre cœur, on le regarde avec un œil critique pour pouvoir vous en proposer une version respectueuse de l’environnement et des populations. 

*étude The sourcing journa

Le jean, ce globe-trotter

Vous privilégiez les vacances dans nos belles régions de France pour limiter votre bilan carbone ? C’est bien (et pensez à nous envoyer une carte postale !)... surtout si vous n’emportez pas dans votre valise un jean de fast fashion ! Car avant même que vous l’achetiez, celui-ci a déjà vu beaucoup plus de pays que vous. En effet, de la culture du coton qui le compose à sa commercialisation, un jean parcourt en moyenne une fois et demi le tour de la planète avant d’arriver dans votre dressing. 

Son histoire commence dans les champs de coton indiens, de l’Amérique du Sud ou encore de l’Afrique. Vient ensuite la filature, principalement en Europe et au Japon, où il retournera après la teinture, en Asie du Sud-Est ou au Moyen Orient. C’est seulement alors, quand il n’y a pas eu d’ennoblissement, que l’on entre dans la phase de découpe et de couture, majoritairement en Chine et dans les pays du Maghreb. Pour les jeans qui ne sont pas bruts, ils repartent en Asie du Sud-Est ou au Moyen Orient pour l’étape du finishing, c’est-à-dire du délavage et autre sablage pour lui donner un aspect usé. Enfin, bien sûr, le produit fini est expédié aux quatre coins du monde chez les grossistes, puis les revendeurs avant de parcourir encore quelques kilomètres jusqu’aux consommateurs.

source Refashion.fr

Le jean, un fléau écologique

Parce qu’il est en coton, matière naturelle, on croit naïvement le jean plus écologique que les vêtements en poly-quelque chose. Ce n’est malheureusement pas si simple. Pour commencer, le jean est essentiellement composé de coton, or le coton est une plante quelque peu paradoxale puisqu’elle ne s’épanouit que dans les régions arides alors qu’elle est très gourmande en eau. Entre l’irrigation, la fabrication et l’entretien d’un jean (en coton non biologique), on considère qu’il faut, selon les sources, une moyenne de 7000 litres d’eau pour la fabrication d’un seul jean, soit, l’équivalent de 200 douches. Ceci dans des régions, où on le rappelle, plus qu’ailleurs, l’eau est précieuse. 

Cela ne s’arrête pas là, car la culture du coton est décidément exigeante. Pour protéger les fragiles plantations et couvrir les besoins de l’industrie textile, à ces milliers de litres d’eau, il faut mélanger jusqu’à 2 kg d’engrais pour un seul kilo de coton produit, ainsi que 75 g de pesticides. Or, non seulement les paysans sont quotidiennement en contact avec ces substances qui causent de graves dégâts à l’organisme, mais elles s’infiltrent dans les nappes phréatiques. Le traitement que subissent les toiles de jean pour obtenir la teinte, l’usure et le délavage qui feront mouche auprès des consommateurs nécessite là encore de nombreux produits toxiques, auxquels sont exposés les ouvriers tout comme les populations locales à travers le rejet des eaux usées dans la nature.

Le jean, d’un point de vue éthique

Si l’on comprend facilement l’impact de l’industrie du jean sur l’environnement, on ne mesure pas toujours ce que cela représente sur les Hommes qui jalonnent son parcours. Maintenant que l’on a en tête l’invraisemblable quantité d’eau potable utilisée pour un seul jean ainsi que les chiffres faramineux de ses ventes à travers le monde, on saisit vite le lien entre la catastrophe écologique et les conséquences que cela peut avoir sur les populations. En Asie Occidentale par exemple, la culture du coton pour la fabrication de la toile de jean a effacé des cartes le gigantesque lac de la Mer d’Aral. 

Outre le manque d’eau, et le rejet de produits toxiques dans l’environnement qui seront ensuite consommés, les ouvriers de l’industrie textile sont aussi directement impactés par les produits polluants. C’est le cas notamment lorsqu’un jean est sablé pour être vieilli de façon artificielle. La silice qui s’en dégage attaque alors les poumons des travailleurs… rémunérés moins de 1% du prix d’achat du pantalon. Quand on sait que certaines marques les vendent à peine 15 €, un malaise s’installe.

Une fois dans nos placards, cela ne s’arrête pas encore : bien que le jean se revendique comme notre vêtement chouchou, il ne serait porté en moyenne qu’un jour par semaine, pendant seulement 4 ans, et lavé toutes les trois utilisations*. Un peu comme le temps de l’amour, c’est long… et c’est court, au regard du tribut qu’il fait porter à la planète et ses acteurs ! Car une fois usagé, ce jean n’est que rarement recyclé et finit comme 80% des déchets textiles français, exporté en Afrique où il sera enfoui.

Dans notre prochain article, nous vous dirons tout la fabrication des jeans des Sublimes !

En attendant, découvrez notre premier article consacré aux origines et à l'histoire du jean (promis, ce n'est pas boring).

*source ADEME 


 


Laissez un commentaire

×